Les débats partisans autour de la « crise migratoire » tendent à masquer l’accroissement, la modification et la diversification des phénomènes de traite des êtres humains au Moyen Orient, en Afrique et en Europe. Ceux-ci sont pourtant révélateurs de changements sociétaux profonds. Tout en mettant en lumière les fonctionnements et mécanismes actuels de la migration irrégulière, les constats de terrain relatifs à la massification de l’exploitation sexuelle ou à l’utilisation croissante d’enfants pour commettre des délits en Europe, illustrent combien le développement de rapports d’exploitation est le signe d’une modification de l’ordre social. Ils interrogent sur les conséquences sociales de la sécurisation des frontières et de ses effets sur l’essor du crime organisé.